mercredi 24 avril 2013

Pâques au balcon

Si nous participions à Motus ou à Pyramide, « Antidotes » reviendrait à  dire Foals ! Le son si particulier de l’album, nous a électrisés les pieds, le cerveau, les tympans.

Découverts avant que le phénomène n’en devienne un, nous avons été surpris à l’annonce du concert complet de la Maroquinerie, en décembre dernier. Forts de la déconvenue, nous nous sommes empressés de prendre nos places pour le concert de l’Olympia. Fendus de nos billets balcon  (Monsieur n’avait jamais testé, Madame ne  s’imaginait le concert autrement), nous avons attendu patiemment la sortie du nouvel opus. Et c’est à ce moment que les choses se gâtent…
Rares sont les albums exceptionnels et réussir à les enchaîner l’est encore plus. Mais réussir à massacrer un univers musical pour reprendre à son compte de « la new-wave popeuse mielleuse », il fallait oser ! On s’est questionné, devions-nous diffuser « Late night », seul titre rescapé de notre sélection ? Non ! Devions-nous revendre les places ..? C’est finalement l’article du Transistor sur leur concert privé au Point Éphémère qui nous a décidés.

L’Olympia est plein à craquer. On se dit que l’on a eu du nez de ne pas se retrouver dans la fosse !
Le groupe entre en scène sous un balayage de lasers, dignes de Jean Michel Jarre. La foule se met en transe, slam à tour de bras, encouragée et accompagnée par le chanteur.  Il faut leur reconnaître une belle énergie, tout le monde se donne. La tonalité pop de « Holy Fire » se matifie avec plus de relief, de riffs. On sent cependant que tout est rôdé, et qu’ils ne veulent surtout pas interpréter les anciens tubes. Nous sommes pourtant tous là pour ça ! Les minots de la fosse entonnent le « papalapapala » en note d’intro de « Two step, twice ». Chantée en guise de clôture, elle est bâclée, vite expédiée.
Cependant, une note spéciale pour la version de « Electric Bloom » réinstrumentalisée pour l’occasion.

Un sentiment de frustration ponctue cette heure et demie. Comme tout phénomène de masse, on se demande si tant de succès était justifié.

dimanche 21 avril 2013

Demon in the bottle ?



Qu’on se le dise, les concerts en deuxième partie de soirée à la Boule Noire sont souvent électriques éthyliques. Après un Willis Earl Beal complètement ivre, nous voici face à Troy Van Balthazar pour le moins éméché. Vingt bonnes minutes d’installations plus tard, Troy entame son set solo.

 
Il est troublant de constater que la ressemblance avec Willis ne se résume pas seulement aux ânonnements imprécis. La performance scénique y trouve également écho : un sound blaster porté en étendard, les samples et loops en guise d’accompagnement. Toutefois, si l’un sauve sa prestation en puisant dans sa force brute et son énergie, l’autre échoue lamentablement en écornant un album pourtant tout en délicatesse.
 
Certes c’est son anniversaire, certes il n’aurait voulu être nulle part ailleurs. Malgré cela, l’ensemble est hésitant, mal assuré, sa voix tremble et peine à se poser. 

Nous ne voyons finalement aucun intérêt au live dans ces conditions. Bon, c’était des invitations, ce n’était pas trop loin. Sans ces prérogatives, restez bien au chaud !

Bubble Lady


Merci qui ? Arte live, pardi !

Un grand merci pour la retransmission du concert de Camille à l'Olympia, très belle captation qui a suscité chez Madame l'envie de voir "la dame en vraie". Car, il faut bien l'avouer, nous n'étions pas emballés à la sortie de l'album "Ilo Veyou". Une écoute en demi-teinte.
Notre attention se portait, à l'époque, sur un ou deux titres, guère plus. Puis le temps aidant (9 mois de réflexion, de gestation), nous voilà conquis. Les morceaux sont très hétéroclites, allant de rythmiques mélodiques à une certaine gouaille irritante.

Dans ce magistral théâtre du Chatelet où la magie opère, un conte onirique s'offre à nous. Jeux d'ombres et de lumières, projection vidéo, musiciens-personnages sortis tout droit de l'univers de Genet, en son temps glorieux. En introduction, dans le noir le plus total, Camille entonne "Aujourd'hui", ode à la nouvelle vie qui vit en elle. Une ampoule géante, matrice métaphorique en fil conducteur de la soirée, permet une intimité entre elle et le public. Bulle ouatée, ambiance feutrée. La mise en scène très travaillée donne une couleur, une intention à chaque titre interprété : intimiste, loufoque, sensuel. Nous passons aisément d’un tableau à l’autre. "Cats and dogs" provoque un déferlement de Miaou/wouf/wouf tandis que le bal musette s'invite au bord de scène avec "La France". Eloge de l’hédonisme, "Pleasure" chanté allongée, dans un quasi clair obscur. Puis, Camille se transforme en caisse de résonnance, vocalises à quatre mains sur "Bubble lady".

Les titres s'enchaînent avec fluidité, alternance des albums précédents et du nouvel opus. Performance scénique, mais aussi physique (un grand écart et hop là), la dame se donne à corps et à cris. Un seul petit regret, on sent le spectacle bien rodé. Point de digressions entre les concerts de l'Olympia et du Chatelet. Changement de robe, la deuxième partie de soirée est moins émouvante (oui, bon, nous ne sommes pas trop sensibles aux reprises de Que je t'aime). Mais ne pinaillons pas devant tant de poésie, Madame&Monsieur en sont ressortis tout ébaubis.